Voilà un article que je viens de lire et qui, ma foi, me semble fort pertinent sur l'actuelle "affaire" DSK...
L'affaire - enfin, ce qu'en font les media, car, au fond, il n'y a pas d'autre affaire - Strauss-Kahn, suscite plusieurs réflexions.
Tout d'abord, elle demande des précisions. Des précisions sur l'incroyable perversité des américains.
Nous parlons ici d'un pays où manger de la viande rouge lors d'un premier "date" au restaurant avec une femme peut entraîner l'accusation de "harcèlement" ! J'ai moi-même connu le cas d'un collègue, français, professeur à l'université de Miami, inculpé de "harcèlement" pour avoir… Tenu la porte ouverte à une collègue !
Dans un autre cadre, j'ai été convoqué par le directeur de l'école de mon fils, alors âgé de cinq ans, parce que ce dernier "avait montré des images de sexe à ses camarades". M'attendaient à l'école le directeur, une psy et l'adjoint du shérif. La "littérature pornographique" en cause ? Un livre, français, publié chez Nathan en collection "enfantine", dont l'une des pages montrait deux coccinelles perchées sur un brin d'herbe, l'une grimpée sur l'autre. Ce dessin était légendé : "Les coccinelles font des bébés".
Donc Fernand Nathan fait dans la pornographie. Pour les américains.
Il ne faut pas perdre de vue que ce pays, "passé directement de la barbarie à la décadence", est un pays de rustres, d'ignorants et de sauvages, et où notamment le sexe - je rappelle que les relations sexuelles au sein des couples mariés sont régies par la loi dans de nombreux états ! - est traité un peu plus mal que dans l'Angleterre élisabéthaine…
L'autre précision, et qui a son importance, c'est que les USA sont, par excellence, le pays de l'argent-roi. Et l'on peut légitimement se poser la question de savoir quel est l'intérêt d'une femme de chambre d'accuser un richissime client de l'hôtel où elle travaille occasionnellement, de diverses turpitudes dont elle serait la victime. Eh bien, son intérêt se chiffre en millions de dollars ! Quelle que soit l'issue de cette histoire, elle a d'ors et déjà tiré le jack-pot (à défaut d'autres chose…).
Il y a dans tout ce fatras déployé autour du supposé incident, une vérité tangible, une chose dont on peut être raisonnablement sûr : Dominique Strauss-Kahn se douche nu. Comme tout un chacun, me dire-vous. Certes, mais c'est la seule information donnée par la presse. Elle est donc d'importance !
Eésumons : Dominique Strauss Kahn prend sa douche. Nu. L'eau ruisselle, ça fait du bruit. Mais il s'en fout : dans une suite à 3000 $, c'est insonorisé. Allez savoir : peut-être Dominique se laisse-t-il aller à péter sous la douche ?
Pendant ce temps, la donzelle tambourine à la lourde. Enfin, bon, on connaît les h^tels de luxe : elle frappe timidement, en fait. Pour ne pas déranger. Et, bon, Dominique ne répond pas : il est sous la douche. La donzelle entre donc, pour vaquer à ses occupations.
Dominique est content. Il sort de la douche, nu, donc, et en sifflotant, en s'essuyant la nuque avec une serviette "nid d'abeille" immaculée. Détendu. En s'avançant dans sa chambre, il tombe nez à nez avec l'ancillaire besogneuse. Enfin, quand je dis "nez à nez"…
Cris, stupeur et tremblements s'ensuivent : elle crie parce que c'est une femme, elle est stupéfaite parce que, peut-être, Dominique est généreusement pourvu, et elle trembe : c'est une immigrée, et, sous toutes les latitudes (sauf la sienne, et encore !), l'immigré tremble.
Ce que voyant, Dominique, qui est socialiste avant d'être homme (ou pendant, ou après, on ne sait plus), se précipite sur la malheureuse pour : la rassurer, la consoler, l'assurer de la protection que tout socialiste, fût-il président du FMI, doit au lumpen-prolétariat forcément exploité, tout ça…
Mais le bon Dominique oublie qu'il a flamberge au vent, d'une part, et lui explique tout ça en anglais. Enfin, dans ce qu!il pense être de l'anglais. Il le parle certes un peu mieux que Jacques Delors, mais enfin, il a appris en accéléré chz Berlitz, et la donzelle en accéléré également, mais dans le Bronx.
Ce sont deux individus séparés par la même langue, en quelque sorte.
Pendant que la femme de chambre s'égosille dans les communs en hurlant "au viol", Dominique se dit qu'il est dan s un bien mauvais cas : il connaît les américains !
Il se rend donc à l'aéroport, en se disant que ça va se régler, et qu'il règlera tout ça plus tard : il a présentement (se dit-il in petto, car Dominique aime rire", "d'autres choses à foutre"…
Car, enfin, qui pourrait croire une seconde qu'un homme de l'envergue de Strauss-Kahn puisse se soustraire à la justice américaine ? Il remplacerait Ben Laden au pied levé ? Dix ans de cavale dans les gorges du Tarn ?
Plusieurs éléments expliquent l'emballement manifesté par les différentes parties à cette affaire : pour la femme de chambre, l'argent, nous l'avons vu ; pour la police de New-York, et surtout pour son procureur, lequel est en campagne électorale permanente. Saupoudrons le tout de la soif des media pour tout scandale, surtout à connotation "sexuelle", et on obtient "l'affaire Strauss-Kahn".
Bien sûr, les mêmes media ressortent toutes les histoires plus ou moins croustillante sur ce pauvre Dominique. Histoires qui ont toutes fait "psshitt", comme dirait un autre chaud lapin, Jacques Chirac.
Une chose est certaine : Dominique Strauss-Kahn reste innocent, jusqu'à preuve du contraire. Et, des preuves, de sa culpabilité ou de son innocence, on en aura jamais…
Ou, peut-être, une seule : sa parole. Eh oui, on ne peut retirer au président du FMI une certaine rigueur morale. Souvenez-vous : alors ministre, et accusé de je ne sais plus quelles turpitudes - financières celles-là - il avait démissionné dès sa mise en examen.
Les commentaires, bien sûr, vont bon train. D'aucuns parlent même de son impossibilité de se présenter aux présidentielles. Auxquelles il n'est d'ailleurs pas candidat déclaré.
C'est faire peu de cas de la présomption d'innocence.
Mais cette histoire vient à point nommé pour beaucoup, à droite comme à gauche. L'honneur d'un homme n'a aucune importance quand il s'agit d'enjeux aussi importants que la présidentielle. Et l'on sait bien que la politique compte peu d'hommes d'honneur.
Dominique Strauss-Kahn est sans doute de ceux-là...
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